Technique
L’art martial pratiqué au Vo-Duong Song-Ho est d’origine vietnamienne. Il est connu en France et en Europe sous l’appellation erronée de Viet-Vo-Dao, mais d’autres dénominations sont parfois utilisées : Vo-Thuat, Vo Co-Truyen, Vo-Vietnam, Vo-Dao Vietnam. Cependant l’appellation qui est certainement la plus authentique et me tiens le plus à cœur est celle de Vo.
Le Vo est constitué d’une multitude d’écoles souvent très différentes par leur forme, leurs origines et leur orientation politique, religieuse et même parfois ésotérique. Malgré tout, le Vo possède une base technique (percussions, balayages, projections, ciseaux) et une base de pensée commune (confucianisme, taoïsme, bouddhisme, animisme).
L’environnement géographique, climatique, politique, religieux ainsi que les apports étrangers ont fortement influencé le développement des différents aspects de la technique. Ainsi, le nord et le centre sont plus marqués par 1000 ans de sinisation. Le sud, par contre est plus teinté de culture indienne. L’histoire a montré que les différents peuples qui forment l’actuel Vietnam se sont perpétuellement combattus dans des guerres fratricides avant de donner naissance à ce petit pays d’Asie (80 millions d’habitants environ). Il est aisé de comprendre que toutes les différences anthropologiques, religieuses et ethnologiques, voire linguistiques font aujourd’hui la richesse de la culture vietnamienne. La technique des arts martiaux reçut, quant à elle, sa part d’enrichissement.
La boxe des cinq formes (wu xing chuan) d’origine chinoise a influencé la boxe de Binh-Dinh, parfois appelée boxe sauvage ou boxe de la forêt - Vo Lam - (le terme de « boxe » a ici le sens d’art martial). Une des caractéristiques de notre école, est l’utilisation de coups frappés la main ouverte. Mais les techniques de coups de poings, de pieds, de genoux, de coudes, ainsi que les projections, balayages, ciseaux et clefs formant la lutte vietnamienne (Vat) font partie du considérable bagage technique. Cette diversité permet à toute sorte de personne de pratiquer le Vo. Ainsi, les jeunes enfants trouveront dans les exercices ludiques une approche attrayante. Les adolescents et jeunes gens chercheront plutôt les aspects rudes du combat qui sied mieux à leur âge. Les personnes craintives trouveront un moyen de se sentir en sécurité par l’apprentissage de techniques de défense. Les personnes d’âge plus mûr seront plus attirées par d’autres facettes de l’art martial. Enfin, d’autres personnes s’orienteront vers les exercices de santé (le travail de l’énergie interne : le Noi cong et le Khi cong). Comme vous pouvez le voir, le Vo est riche d’une histoire et d’une connaissance très adaptée aux êtres humains.
Les enchaînements codifiés appelés les quyens sont une forme de travail plus pédagogique qui sert à développer la stabilité, le rythme, la vitesse, la puissance, mais aussi et surtout la coordination des mouvements. Ils sont aussi un moyen de transmettre l’histoire d’une recherche et d’une pratique martiale de tout un peuple.
Les combats d’entraînement et de compétition montreront une approche différente au Vo-Sinh. Enfin, la pratique de maniement des armes (sabre, bâton, épée, lance...) développant la précision, puis des exercices de casse (bois, tuile, briques) qui font plus appel aux ressources internes, viendront compléter sa pratique en travaillant la puissance.
En qualité de professeur, je me dois de tout enseigner à chaque élève, sans rien occulter ; je me dois d’enrichir constamment ses connaissances et l’aider à s’épanouir. Chacun pourra ensuite choisir l’orientation qui lui conviendra le mieux. Mais lorsque l’élève deviendra professeur, il aura à son tour le devoir d’enseigner le Vo dans son intégralité, enrichi d’une expérience nouvelle.
Mis à jour (Lundi, 27 Août 2012 13:16)