Noi-cong, khi-cong
ENERGIE INTERNE, RESPIRATION
(noi-cong, khi-cong)
L’enseignement des arts martiaux traditionnels du Vietnam serait bien incomplet sans une pratique plus profonde. En effet, le travail de renforcement musculaire et de leur tonicité sont propres aux styles que l’on qualifie d’externes. Il existe un autre aspect moins connu et moins spectaculaire pourtant présent dans de nombreuses écoles traditionnelles dont l’école NAM-HO-QUYEN. Cet aspect est connu sous le nom de « travail interne ».
Les exercices respiratoires permettent de fluidifier et diriger cette énergie interne qui nous parcourt et nous maintient en vie. Au Vietnam, cette énergie est appelée noi (interne) cong (force). Elle constitue la partie la plus dure de l’énergie interne. D’origine tellurique, nous la captons par les pieds. L’autre partie des arts internes est le khi-cong (force énergétique) ; c’est une énergie d’origine cosmique que nous arrivons à capter par les mains et la tête et que nous transformons. Le travail du khi-cong est plus subtil, plus difficile ; cette énergie est certainement la plus puissante. Les meilleurs combattants l’utilisent, mais aussi les médecins traditionnels, les digitopuncteurs et autres praticiens de la santé. Dans les légendes et récits d’autrefois, des maîtres étaient capables d’occasionner des blessures graves du type hémorragies internes (hoc mau) avec un léger coup de paume. Cette connaissance précieuse a failli disparaître ; heureusement, certains maîtres de Vo-Co-Truyen l’ont conservée et transmise dans le secret.
Cette technique a été créée à l’origine par et pour des femmes pour réparer leur corps mis à mal par une grossesse et un accouchement. Récupérée plus tard dans les écoles d’arts martiaux, elle en fait aujourd’hui pleinement partie.
Techniquement, les exercices sont lents et souples et sont calés sur des phases respiratoires profondes. Il en existe une cinquantaine regroupés en 5 enchaînements qui sont chacun rattachés à un des 5 éléments : bois, feu, eau terre, métal. Ces enchaînements sont appelés « Khi-cong ngu hanh quyen ». Ces exercices portent généralement des noms très poétiques qui permettaient au pratiquant des temps anciens de mémoriser l’exercice en le masquant pour ne pas se les faire dérober ou copier :
- Repousser le ciel
- Décocher une flèche sur le tigre
- Cueillir la rosée et l’apporter aux cieux
- Le mouvement du guerrier
- La grue blanche déploie ses ailes…
Mis à jour (Lundi, 27 Août 2012 13:27)